Importance de la socialisation

La socialisation :

Un chien équilibré,

des maîtres heureux

Pour mener à bien la socialisation du chiot, étape essentielle du comportement du chien adulte, il est indispensable de posséder un minimum de connaissance du comportement canin, sauf à dénaturer l'essence même de ce qu'est véritablement la socialisation.

Les étapes du développement comportemental

Avant la naissance :

Le développement comportemental du chiot commence avant la naissance. Divers facteurs peuvent intervenir : les facteurs héréditaires, mais également des facteurs de stress de la mère au cours de la gestation peuvent influencer le développement comportemental ultérieur du chiot.

La période néonatale entre le 1ère et la 2ème semaine, appelée encore phase végétative ou d'attachement :

Elle est caractérisée par le fait que le chiot est totalement dépendant de sa mère pour ses besoins vitaux (tétée, chaleur, déjection, etc.) Pour autant, dès cette période les effets de l'environnement dans lequel est le chiot peut avoir des conséquences positives ou négatives sur son futur comportement.

Des stress subis pourront provoquer plus tard des réactions émotives.

A l'inverse, des stimulations diverses auront pour effet  de permettre au chiot d'avoir une plus grande capacité à appréhender des situations dans le futur.

Vers la fin de la 2ème semaine les paupières du chiot s'ouvrent. Cette étape amorce la phase d'éveil.

La période de transition ou phase d'éveil :

Les comportement du chiot évoluent graduellement. Il commence à se soulever sur ses membres pour se mouvoir. Il manifeste sous forme de jeu des comportements de l'adulte et porte un intérêt particulier pour la 'gueule' de sa mère en léchant ou mordillant les commissures des lèvres (ceci s'apparente dans la nature à la période ou les parents régurgitent la nourriture prédigérée à leurs petits)

Pendant cette période, le chiot ignore la peur. La période de transition débouche sur celle de socialisation.

La période de socialisation :

Cette période est divisée en 2 phases : la phase d'imprégnation et la phase de socialisation proprement dite.

L'une comme l'autre sont d'une importance vitale. En effet, tous les apprentissages sociaux et environnementaux isssus de cette période conditionneront le développement comportemental du futur du chiot.

La phase d'imprégnation (4 à 7 semaines) :

Cette phase coïncide avec la maturité neurologique du chiot et se caractérise par un perfectionnement rapide des capacités motrices et sensorielles.

Le chiot voit, suit les objets en mouvement, acquiert une grande mobilité, franchit les obstacles, etc. Le champ d'investigation s'aggrandit. Il quitte le 'nid' pour faire ses besoins.

Le comportement de lutte se précise avec des tentatives de morsures (apprentissage de la douleur), des émissions de grognements, des aboiements, etc.

Vers la 5ème semaine apparaissent les comportements de défense d'un objet ou de la mourriture, de poursuites.

A la 6ème semaine le chiot possède la plupart des modèles de comportement des adultes et commence à développer des relations sociales et des réactions émotionnelles primaires. Il reçoit aussi les premières corrections de sa mère qui n'hésite pas à le bousculer lorsque son comportement ne correspond pas à celui attendu. Il apprend l'inhibition de la morsure (dosage de la morsure pour éviter la douleur qui l'accompagne), la méfiance à l'égard de ce qui lui est inconu, mais la peur est encore facilement dominée.

C'est la socialisation primaire : l'attachement du chiot est alors transposable à une espèce qu'il connaît mais plus à ce qui lui est inconnu (exemple : un chiot élevé uniquement au milieu de chatons sera complètement désorienté s'il est replacé dans sa portée d'origine ). Cette phase sert en somme à identifier les espèces avec lesquelles il est possible d'entretenir des relations sociales, et à mémoriser tous les stimulis et les environnements rencontrés.

La phase de socialisation proprement dite (8 à 12 semaines et plus) :

Elle va permettre de fixer les relations sociales et environnementales acquises précedemment. Passé cette période, la possibilité de l'apprendissage social sera très difficile à acquérir.

Par le jeu, par l'exemple de sa mère, par des expériences acquises avec d'autres congénères, par son éducation, le chiot apprend le comportement de groupe et les codes qui en découlent : subordination aux individus hiérarchiquement supérieurs, confiance, méfiance, etc.

Les dispositions du chiot à l'apprentissage social est fondamentalement contrarié par le sentiment de crainte. Celle-ci constitue le principal facteur limitant la capacité du chiot de développer de nouveaux attachements sociaux. La crainte se développe particulièrement après la 8ème semaine et met un terme à la période propice de la socialisation.

La période juvénile ou phase de hiérarchisation :

De 3 à 4 mois les relations de dominance et de subordination se précisent. Dans le groupe, chaque chiot établit sa position hiérarchique. La phase de hiérarchisation est également une phase de renforcement de la socialisation primaire.

En conclusion :

Il ne suffit pas qu'un chiot naisse et évolue dans un environnement familial pour affirmer qu'il est socialisé. En effet si le milieu familial dans lequel il vit est pauvre en stimulis (manque de contacts, de bruits, environnement unique, absence d'expérience, etc;) le chiot ne sera pas socialisé et risque de présenter plus tard des troubles  du comportement.

Le rôle de l'éleveur auprès du chiot est primordial. Il ne consiste pas seulement à apporter au chiot les soins de base élémentaires avant son adoption par un nouveau foyer. Le travail d'un 'bon éleveur' consiste également à préparer le chiot de la meilleure façon possible à sa nouvelle vie. Pour cela, il doit activer l'apprentissage des liens sociaux en utilisant tous les moyens à disposition pour favoriser et réussir cette socialisation qui doit ensuite être poursuivi par la famille d'accueil pour la renforcer.

Un milieu  permettant la meilleure socialisation possible du chiot doit lui offrir la confrontation à de nombreuses situations, la gamme la plus large possible de bruits de sons divers et variés, la rencontre d'autres congénères et d'autres humains adultes, enfants, personnes âges, etc. que ceux avec lesquels il vit, la découverte de divers environnements (la ville, la campagne, le marché, la voiture,etc.), l'apprentissage par le jeux des ordres de bases, des jeux d'éveil qui sont autant d'expériences qu'il mémorisera, etc.

C'est ce que nous nous employons à faire avec nos chiots car c'est, nous semble t-il, le meilleur gage de ne pas retrouver un de nos chiens en refuge en raison de comportements gênants.

Nos chiens adultes vivent avec nous selon des règles que nous avons établi. Les chiots naissent à la maison. Dans le respect de leurs rythmes biologiques, ils sont manipulés, bénéficient de stimulis sonores à travers des CD de bruits divers et variés. Dès l'âge de 5 semaines ils nous accompagnent dans des sorties en ville, dans les bois, au club canin. Ils y rencontrent d'autres congénères, d'autres humains, d'autres environnements, des odeurs, etc. Ils découvrent le transport en voiture, sont habitués à la cage de transport, au collier, font l'apprentissage des ordres de bases : assis, couché, debout, rappel... et encore bien d'autres choses.